Le secteur tertiaire (secteur des services) représente actuellement plus de 75 % de l’emploi en France. Une proportion confirmée par les institutions nationales telles que l’Insee. Mais au sein de ce vaste ensemble, quels sous-secteurs recrutent le plus activement ? Télétravail, digitalisation, vieillissement de la population, télécommunications, services aux entreprises, hôtellerie, etc. ? Plusieurs tendances économiques alimentent aujourd’hui la demande de main‑d’œuvre qualifiée en France. Découvrez ici les sous-secteurs d’activités qui recrutent le plus dans le secteur tertiaire.
Secteur tertiaire : Un poids économique considérable dans l’économie française
Le secteur tertiaire regroupe l’ensemble des activités économiques qui ne produisent pas directement de biens matériels, mais rendent des services à la population ou aux entreprises. Il inclut les services marchands (commerce, hôtellerie, transport, télécoms, services financiers…) et des services non marchands (éducation, santé, administration publique…).
Selon l’INSEE, ce secteur représente 76,1 % de l’emploi total en France (hors Mayotte), avec plus de 20 millions d’actifs. Il génère aussi plus des ⅔ du PIB national, une domination qui reflète un processus ancien de tertiairisation. Ce processus est aujourd’hui renforcé par la montée en puissance de l’économie de la connaissance, du numérique et de la relation client.
Les sous-secteurs tertiaires qui recrutent le plus en France 💼
Le tertiaire concentre la majorité des créations d’emplois depuis les années 1980. D’après les données Pôle Emploi, France Travail et DARES, les projets de recrutement dans les services dépassent ceux de l’industrie (secteur secondaire) ou de l’agriculture (secteur primaire) de très loin.
En 2025, plus de 60 % des intentions d’embauche venaient d’activités tertiaires. 41,2 % tournent autour des services aux particuliers, et 23,2 % pour les services aux entreprises et le commerce (soit un taux égal de 11,6 % par secteur).
Parmi les sous-secteurs qui recrutent fortement, on distingue :
- Les services à la personne : L’action sociale et la santé : en constante tension ;
- Les métiers de l’intérim dans le tertiaire marchand (assistanat, vente, RH) ;
- Le commerce, l’hôtellerie-restauration, la logistique et la grande distribution.
L’emploi féminin y est aussi très représenté (87,8 %), notamment dans l’enseignement, les services sociaux ou les fonctions administratives.
1. Santé et services à la personne
Les soins infirmiers, l’aide à domicile, la garde d’enfants et les services gériatriques (soins aux personnes âgées) sont en constante augmentation. Cela se comprend bien, étant donné que les besoins démographiques augmentent, avec le vieillissement de la population.
On note également des recrutements massifs dans les EHPAD, soins à domicile, centres de santé. Plus de 200 000 postes à pourvoir dans les 5 prochaines années selon OPCO Santé. Le tout couronné par un taux de tension élevé (postes non pourvus estimés à +15 % par rapport à l’offre).
2. IT, numérique et télétravail
Nous sommes à une époque où la technologie évolue à la vitesse de la lumière, avec le numérique qui intègre désormais notre quotidien. Les entreprises, tout comme les particuliers, recrutent fortement des :
- Développeurs web ;
- Data scientists ;
- Consultants numériques ;
- Consultants en cybersécurité, etc.
Selon Pôle Emploi, ce sous‑secteur représente près de 20 % des intentions d’embauche dans le tertiaire. La transformation digitale des entreprises, l’essor de l’IA et la migration cloud expliquent une croissance des recrutements de l’ordre de +10 % par an.
3. Commerce et distribution
Le commerce fait naturellement partie du cercle fermé des sous-secteurs tertiaires les plus demandés en 2025. Que ce soit dans la vente en magasin, l’e‑commerce ou encore la logistique urbaine, le constat reste le même. Les CDD, CDI ou contrats d’intérim coulent à flots. Plus particulièrement, le dynamisme du e-commerce stimule les recrutements dans les métiers de la logistique, préparation de commande, vendeurs saisonniers.
4. Finance, assurance, services aux entreprises
Dans ce sous-secteur, les tendances placent l’expertise comptable, le conseil, le courtage et la gestion de patrimoine en tête. De plus, le Brexit, les régulations ESG et la digitalisation accroissent la demande pour analystes financiers, compliance officers et actuaires. La croissance stable est estimée à +4 % par an, mais très soutenue dans certaines niches (fintech, insurtech).
5. Tourisme, hôtellerie-restauration et culture
Fortement influencé par la pandémie du COVID-19, ce sous-secteur renaît de ses cendres. Il affiche une forte demande pour des postes de serveurs, réceptionnistes et animateurs culturels. Bien que volatile selon les saisons, il représente environ 12 à 15 % des embauches annuelles du tertiaire, dont une large part en CDD court terme.
Top 20 des métiers les plus recherchés en 2025 en France (selon France Travail)
| Métier | Secteur | |
|---|---|---|
| 1 | Serveur de cafés/restaurants | Restauration |
| 2 | Aide de cuisine / Employé polyvalent | Restauration |
| 3 | Agriculteur | Agriculture |
| 4 | Viticulteur / Arboriculteur | Agriculture |
| 5 | Agent d’entretien de locaux | Services |
| 6 | Animateur socioculturel | Éducation / Animation |
| 7 | Aide à domicile / Auxiliaire de vie | Santé / Services à la personne |
| 8 | Aide-soignant | Santé |
| 9 | Cuisinier | Restauration |
| 10 | Employé de libre-service | Commerce |
| 11 | Employé de l’hôtellerie | Tourisme / Hôtellerie |
| 12 | Artiste (musique, danse, spectacles) | Culture / Spectacle |
| 13 | Infirmière / Sage-femme | Santé |
| 14 | Personnel de ménage chez des particuliers | Services à la personne |
| 15 | Ingénieur informatique | Technologie |
| 16 | Vendeur en produits alimentaires | Commerce |
| 17 | Magasinier / Préparateur de commandes peu qualifié | Logistique / Commerce |
| 18 | Caissier | Commerce |
| 19 | Jardinier d’espaces verts et naturels | Environnement / Espaces publics |
| 20 | Agent d’accueil / d’information | Services / Administration |
L’attractivité des activités tertiaires s’explique par plusieurs facteurs :
- L’évolution des modes de consommation : plus de services, moins de production directe ;
- La numérisation de l’économie : explosion des services en ligne, du télétravail et des métiers IT ;
- La montée des besoins en accompagnement humain : soins, éducation, aide sociale ;
- Le développement des métropoles et des zones d’emploi tertiaires : comme en Île-de-France, Bretagne Sud ou Pays de la Loire.
En parallèle, les entreprises du tertiaire investissent dans la performance énergétique, la relation client, la transformation numérique et la qualité de service. Cela engendre une demande constante en compétences nouvelles et donc en recrutement.
Des limites : précarité, turnover, qualifications
Si le secteur tertiaire est celui qui recrute le plus, il n’est pas sans failles :
- Le travail temporaire y est omniprésent, notamment dans la vente et les services à la personne.
- La pénibilité psychologique (burn-out, pression client) est un enjeu grandissant.
- La valorisation salariale reste souvent faible dans les activités non marchandes ou peu qualifiées.
- Certains métiers sont touchés par un turnover élevé ou une usure professionnelle rapide.
Des efforts de professionnalisation sont menés, avec la mise en place de conventions collectives, de formations diplômantes (BTS, licences pro) et d’initiatives RSE sur la qualité de vie au travail.
Emplois vacants et métiers en tension
Au 1er trimestre 2025, 485 000 emplois vacants dans le secteur privé (Source : Dares Travail Emploi). Parmi ce lot, les services marchands et non marchands comptent chacun un taux de vacance à 2,4 %. Par ailleurs, il faut noter que les métiers en tension incluent aides à domicile, comptables, technico-commerciaux, ingénieurs et contrôleur de gestion.
Enjeux et avenir du secteur (intérim, gains de productivité)
L’utilisation d’intérimaires recule progressivement, notamment dans les services aux entreprises. Les enjeux d’efficacité énergétique, la productivité du travail, la digitalisation, le BTS/ CQP, les recommandations ROME/fiches métiers structurent les formations du secteur tertiaire. L’essor des technologies de l’information, le génie climatique, la rénovation énergétique et les services aux particuliers façonnent de nouveaux métiers.
Des métiers variés et des profils multiples
Le secteur tertiaire regroupe les entreprises les plus diverses : start-ups du numérique, sociétés d’ingénierie, agences de communication, cabinets de conseil, prestataires de services, sièges sociaux de groupes internationaux, etc. Les professions du tertiaire sont réparties entre :
- Le tertiaire inférieur (accueil, propreté, logistique) ;
- Le tertiaire supérieur (conseil, finance, R&D, technologies de l’information).
Les recrutements concernent autant des profils peu qualifiés (intérimaires, contrats courts, CDD) que des experts hautement diplômés (chef de projet, ingénieur, consultant, contrôleur de gestion, etc.).
Les fiches métiers publiées par les branches professionnelles confirment cette grande diversité. Du BTS au master, en passant par les CQP ou les certifications techniques, les profils sont variés.
Emploi dans le secteur tertiaire : Une dynamique à surveiller
Le secteur tertiaire est en constante mutation. Les technologies de l’information, la révolution industrielle numérique, les impératifs de transition énergétique ou la recherche de gains de productivité redessinent en profondeur les métiers.
Les activités liées à la rénovation énergétique, aux TIC, à la logistique verte, ou encore à l’ingénierie climatique et à l’automatisation tertiaire sont amenées à recruter massivement dans les années à venir. À suivre de très près.
De plus, la création d’emplois tertiaires est désormais soutenue par des politiques publiques (pacte des compétences, soutien aux PME de services, réforme de la formation).
Perspectives nationales et régionales
| Région | Sous-secteurs porteurs |
| Île‑de‑France | IT, services aux entreprises, logistique urbaine |
| Nouvelle‑Aquitaine, PACA | Tourisme, hôtellerie, culture |
| Grand Est, Hauts‑de‑France | Commerces et services de proximité (commerce, logistique) |
| Régions rurales | Santé, services à la personne, aides à domicile |
Les régions métropolitaines connaissent plus d’opportunités IT et fintech tandis que le reste du territoire reste focalisé sur les soins, l’éducatif ou les services de proximité.
Conseils pour les professionnels et demandeurs d’emploi
Comment tirer le meilleur parti de cette explosion 💥 du secteur tertiaire ? C’est l’une des questions les plus pertinentes que tout chômeur ou chercheur d’emploi doit se poser. La réponse est toute simple : se former. Si vous voulez travailler dans le secteur d’activité des services, vous devez vous former aux métiers qui recrutent le plus. Il existe des formations accélérées (CQP, titres RNCP) pour avoir un profil santé ou paramédical.
De plus, il ne suffit plus de se former à un métier pour percer sur le marché de l’emploi. Des compétences complémentaires, mais essentielles, sont aujourd’hui requises. C’est par exemple le cas des compétences numériques. Maîtriser le cloud, la cybersécurité, l’IA générative, etc. devient des atouts centraux.
En ce qui concerne les soft skills, ils ne sont plus à présenter. C’est des incontournables (communication, adaptabilité, gestion du stress). Ils sont essentiels pour les métiers de service à la personne ou de commerce.
Par ailleurs, la mobilité géographique revêt une grande importance dans la recherche d’emploi en 2025. Certaines régions plus dynamiques nécessitent disponibilité selon la saison ou la périurbanisation.
Recrutement dans le secteur tertiaire : Que retenir ?
Le secteur tertiaire reste sans conteste celui qui recrute le plus en volume en France. Parmi ses sous-secteurs, ceux en pleine expansion — santé & services à la personne, numérique/IT, commerce/logistique — concentrent les besoins prioritaires. Avec la digitalisation, le vieillissement et l’évolution des modes de consommation, ces segments offrent des perspectives de carrière particulièrement dynamiques. Pour les décideurs RH, professionnels en reconversion ou formateurs, il est crucial d’aligner compétences et formations sur ces secteurs porteurs. Ainsi, l’adéquation entre besoin et profil devient un levier décisif dans la réussite professionnelle.
